Reçu par mail et initialement publié sur La Nemesi le 06/03/2025.
Le camarade sarde Paolo Todde a déjà été frappé par la répression dans la première moitié des années 2000, par l’enquête contre le vieux collectif FRARIA de Cagliari (Sardaigne).
Dans les dernières années, il a été accusé de braquage et a fait 4 ans de prison ; il se trouve maintenant en détention provisoire depuis le 23/10/2024, accusé d’un nouveau braquage. Le 25 avril, il a commencé une grève de la faim avec des autres prisonniers pour protester contre les conditions de vie dans la prison de Uta (Cagliari). L’intervention des médiateurs de la prison et leurs promesses vides et sans valeur ont provoqué l’interruption de la grève collective, après moins d’une semaine, mais Paolo a pris la décision de reprendre la grève tout seul, le 8 mai, avec l’intention de le lever à outrance.
On veut préciser que notre camarade a 64 ans et quand il a commencé cette grève il ne pesait que 61 kg. Paolo partage avec nous le rêve de mille choses : une Sardaigne libérée, la haine envers les prisons et la société qui les produit, il n’a jamais été indifférent face à les violences continuelles et les provocations des forces d’occupation coloniales. Du côté de l’État, faire taire Paolo, ou l’éliminer, servira d’avertissement à quiconque lutte contre ce système et à toustes les prisonnier-ess qui luttent contre les prisons. C’est pour ça qu’il subit provocations continuelles et sales coups par les gardiens de prison, par exemple : ils bloquent ses correspondances ; bloquent son argent ; bloquent ses appels vidéo sous le prétexte de l’absence de réseau ; l’emmènent en retard aux parloirs jusqu’à ce qu’il ne reste que 10 minutes (en lieu d’une heure) ; pendant les perquisitions les matons font tomber ses livres, lettres et tout ce qui peut être ruiné dans les seaux pour la lessive ; etc. Toutes ces violences s’ajoutent à à la situation que les emprisonnés vivent et que Paolo dénonce depuis des mois.
En fait, l’eau n’est pas potable, on peut même pas l’utiliser pour cuisiner parce que l’administration pénitentiaire l’a mélangée avec du chlore pour éliminer la forte pollution provoquée par les bactéries coli fécaux ; c’est pour ça que l’eau n’est même pas utilisable pour l’hygiène personnelle. Les cellules sont toujours surpeuplées (140 prisonniers en plus de la capacité maximale) et fermées 22h par jour. L’accès à la bibliothèque et au terrain de foot sont accordées au compte-goutte. Les températures estivales dans le sud de la Sardaigne atteignent souvent les 43°C. L’assistance sanitaire est inexistante, les provocations de la police pénitentiaire sont continuelles envers les prisonniers et leur famille, et souvent elles se traduisent en tabassages.
Une vie comme ça est pénible pour n’importe qui, mais encore pire pour qui dans sa vie n’a jamais baissé la tête et a toujours été solidaire avec les ennemies du système : depuis le Comité de Solidarité avec le Prolétariat Sarde Prisonniers Déportés (CSPSPD), plus de 30 ans avant. Paolo. Comme l’anarchiste révolutionnaire Alfredo Cospito, il a décidé de utiliser son corps comme une barricade. Il a mis en risque sa vie, et a commencé une lutte qui ne peut apporter des résultats que si l’on crée une mobilisation de solidarité révolutionnaire et internationale avec la même détermination. En réaffirmant notre solidarité et notre engagement pour élargir la lutte, avec le but de ne jamais laisser tranquille l’administration pénitentiaire, nous rappelons aux fonctionnaires, à la pénitentiaire, et aux médiateurs de la prison, tous co-responsables de la situation actuelle, que les oppressés ont bonne mémoire et que, si jamais quelque chose arrive à Paolo, ils devront en assumer tous les conséquences.
Ne laissons pas Paolo tout seul dans sa lutte.
Paolo Todde Casa Circondariale E. Scalas Zona industriale Macchiareddu, 19 09010 Uta (CA) (Italie)
Quelques anarchistes et autres camarades de Paolo.